Chapitre 1
La permaculture est un état d'esprit ! Mais c'est un si vaste programme qu'il ne tiendra pas dans la page. Alors voici une petite présentation de mon début d'expérience en la matière, qui incitera peut-être à approfondir le sujet. On jardine ? Allez, c'est parti !
La saison commencera avec le début du printemps, or il ne fait pas encore très chaud. Alors je m'active à l'intérieur de la maison en me posant quelques questions très simples : je vais cultiver quoi et où ?
Donc je fais une liste des plantes que je souhaite cultiver et je dessine le plan de mon jardin. Avec ces deux outils je vais pouvoir organiser mes plantations en fonction des affinités entre plantes et de l'état du sol.
Hé-oui, les plantes s'entendent plus ou moins bien entre elles, et n'ont pas toutes les mêmes besoins.
Pour s'aider, voici un petit tableau sur la cohabitation de quelques plantes potagères communes…
Maintenant que la partie « intellectuelle » est accomplie, il faut passer à l'étape manuelle ! Et ça tombe bien, la fin avril arrive avec son soleil encourageant.
Un des premiers principes de la permaculture est que le labour et le bêchage sont inutiles, voire nuisibles, car en mélangeant les diverses couches du sol, on réalise un sacré bouleversement parmi les habitants, vu que chacune constitue un biotope précis pour une faune précise.
– il faut quand même le remuer ce sol, ne serait-ce que pour l'aérer, non ? Alors, comment je fais ?
Je greline, pardi ! La grelinette est un outil qui permet d'aérer le sol à mesure des besoins, sans mélanger les couches. Ou du moins si peu que cela en devient négligeable.
Je prépare donc le sol avec une grelinette et un râteau, pour fignoler si le besoin se fait sentir, comme pour la carotte par exemple.
L'opération suivante consiste en la pose du système d'arrosage au goutte-à-goutte, le seul qui donne vraiment à boire à la plante sans gaspillage d'eau. D'ailleurs pour parfaire le système, je paille autour de mes jeunes plants le plus tôt possible afin de réduire l'évapotranspiration.
En observant un peu la vie de mon jardin, je comprends vite que là n'est pas le seul intérêt du paillage. S'il réduit considérablement le dessèchement du sol, il limite aussi l'effet de tassement de la terre dû à la pluie battante, il étouffe la quasi-totalité des herbes indésirables, et accessoirement améliore et allonge le blanchiment du poireau tout en empêchant les haricots de se coucher et les fraises de se salir…
Pour terminer, une fois les récoltes engrangées, ce même paillage offrira son compostage aux bestioles qui vivent au niveau des racines. Il suffira alors de l'aider à alimenter le sol en ajoutant un peu de fumier 2 années sur 3 et des amendements calcaires la troisième, puisque notre terre, ici, est acide (ph<6,2).
Petit détail subsidiaire qui a une sacrée importance : semez quelques plantes mellifères, comme la bourrache. Elles attireront les insectes pollinisateurs nécessaires aux tomates et courgettes.
Chapitre 2
Le bêchage, le labour, le décompactage, l'aération du sol.
Cet hiver, alors que dans le potager, tout semblait profondément endormi, discrètement, la terre, elle, grouillait de vie. En effet, pendant que je récoltais les derniers légumes de la saison 2020, ses locataires se régalaient des feuillages que j'avais étalés entre les rangées de betteraves rouges et sur les carottes pour en protéger les racines du gel, et aux pieds des poireaux pour les faire blanchir plus haut.
Même inoccupée, il ne faut jamais laisser une parcelle nue, car faute de nourriture ses habitants s'en vont. Ainsi est- il avantageux de profiter de cette période pour fumer les surfaces vides. Du fumier jeune (moins de 2 ans) étalé et laissé tranquille durant les 3 ou 4 mois de l'hiver, constitue un aliment de choix pour la terre et ses habitants.
D'ailleurs, c'est extraordinaire ce que ça bouffe, ces petites bêtes, insectes, vers de terre, bactéries et autres
indigènes. La population souterraine est redoutable d'efficacité car, lorsqu'arrive le printemps, tous ces éléments en décomposition avancée ne sont plus de véritables obstacles au décompactage de la terre. Un simple coup de râteau pour ramasser et éloigner les reliefs de ce repas hivernal suffit pour en préparer l'opération. De plus, par étouffement, cette épaisse couverture limite considérablement les herbes indésirables.
La permaculture nous apprend que la faune souterraine est variable selon la profondeur observée. Retourner sens dessus-dessous ce fragile habitat appauvrit momentanément le substrat. Il va lui falloir de nombreuses semaines pour qu'un relatif équilibre se restaure. Bêchage et labour sont maintenant de l'histoire ancienne, ils datent d'une époque où l'on ignorait beaucoup de ce monde miniature. Pourtant il faut bien l'ameublir ce milieu si l'on souhaite que les racines s'y enfoncent facilement, et si l'on veut que les éléments nutritifs descendent aisément jusqu'aux racines.
Il existe un outil formidable pour accomplir cette tâche sans grandes difficultés pour le jardinier et sans dégâts pour le biotope souterrain : la Grelinette. Pour en simplifier la description, la Grelinette est une série de 4 ou 5 grosses dents boulonnées sur un bâti doté de deux manches. Avec le pied on enfonce les dents comme on le fait avec la lame de la bêche, puis on bascule l'outil vers l'arrière en faisant levier avec un pied sur son bâti. Cette action brasse la terre sans en bouleverser les diverses couches. C'est beaucoup moins fatiguant, et le résultat est là : la terre est profondément aérée. Un autre petit coup de râteau égalisera la surface fertile qui n'attendra plus que semis et plantations.
Chapitre 3
- Il existe la version standard, la commerciale, et/ou celle des écoles, car il faut bien faire une moyenne parmi toutes ces propositions pour satisfaire les intérêts d'un maximum de parties prenantes. Sinon, personne ne s'en sort, car tous sont privés d'une base, d'un fil conducteur.
- Il existe aussi une multitude de versions adaptées à une multitude de situations. Celles du pays nantais (44) n'a pas grand-chose à voir avec celles de Carpentras (84) ou de Saint-Flour (15).
- Et s'il y a aussi ma version… il y a surtout la vôtre de version, celle qui vous parle, celle qui correspond à un maximum de vos souhaits, celle qui ne peut pas être contestée.
Chacun voit son midi en haut de sa pendule ! Il n'est donc pas question de polémiquer. Dans mon Saint-Sym profond et exposé à l'est, la terre y est pentue, peu profonde, sans argile ni calcaire, pas franchement idéale. Je fais avec ce que j'ai, et sans ce qui me manque. Je compose avec elle et elle me le rend avec générosité.
Quand arrive la fin du printemps – sans parler du réchauffement climatique – il faut toujours envisager une éventuelle sécheresse estivale. L'économie de moyens est alors incontournable. Or, stocker de l'eau de pluie dans une citerne, une cuve ou des bidons, n'est pas faire des économies d'eau, mais des économies de porte-monnaie et faire preuve de civisme et de prévoyance. En soi, c'est déjà bien. Mais la véritable économie d'eau est celle qui consomme moins de litres d'eau, quelle que soit son origine, le réseau ou la réserve.
Pour appréhender sans trop d'angoisse l'été, oui, je fais d'abord une réserve de façon à ne prélever qu'un minimum d'eau du réseau public. Ensuite, comme il faut que cette réserve assure l'hydratation de mon potager jusqu'à la fin de la saison, ma réponse est d'une part le goutte-à-goutte, et d'autre part, le paillage.
Semis et repiquages sont majoritairement faits en période d'eau abondante, au printemps. C'est à ce moment-là que je pose mes tuyaux équipés de goutteurs. L'expérience m'a même appris à commencer par là. Comme ça, ils me servent de cordeaux et je repique mes plants de betteraves rouges (ou mes pieds de tomates par exemple) juste sous chaque goutteur. Lorsque mes plants ont 3 ou 4 feuilles, je sarcle légèrement la terre autour et je commence à pailler. Dans ma pratique, l'expression paillage est incorrecte, car je n'emploie aucun brin de paille, mais plutôt les produits de la tonte des espaces verts et du fauchage des bas-côtés des voies communales.
Je recouvre la terre de mes parcelles avec du foin, pas avec de la paille, celle-ci étant raide, dure et trop perméable à tout. L'herbe coupée juste avant sa fructification est idéale.
Parmi les avantages du foin :
– Il reste dense et se décompose de suite. Ainsi réduit-il la transpiration du sol en s'y tenant au plus près.
– Si quelques graines d'herbe germent, elles s'étiolent et sont d'autant faciles à éliminer sans outil.
– Dans les espaces entre planches il permet de marcher sans salir les chausses.
– Placé en grande quantité aux pieds des haricots au moment de leur floraison, il les soutient efficacement.
– Placé en petites quantités, une fois par mois, aux pieds des poireaux, il va allonger la hauteur du fût.
Plus de détails au 06-41-32-71-89 ou via ggdamour@wanadoo.fr